Expédition scientifique (à suivre...)

Publié le par antes-ou-depois-da-chuva

Pour moi, "expédition scientifique" avait une saveur d'aventurier du 19ème siècle, quelquechose d'un peu irréel, où on part avec vivres et courage pour découvrir des terres inconnues. Et bien m'y voici, mais en plein 21ème siècle. Sur un bateau en bois bleu et blanc, qui ressemble à n'importe quel autre bateau du fleuve, mais où 20 chercheurs ont étendus leurs hamacs, leurs ordinateurs et leurs matos de mesure ultrasophistiqué. Départ prévu à 5h du matin, pour le moment (23h), on profite du port de Santarem et de son wifi gratuit.

On embarque pour 15 jours, pour vivre en presque autarcie sur le bateau. On a des stocks de riz et de haricot pour une armée et faut surtout pas oublier les médicaments pour tous les éventuels problèmes (parait que la turista est fréquente, vu que les légumes sont lavés à l'eau du fleuve...). Faut oublier la communication moderne, on sera coupé de tout. En cas d'urgence, y'a quand même un téléphone satelite... mais on espère bien ne pas avoir à l'utiliser.

C'est la première fois que je vois le monde des hydrologues, écologues, géophysiciens et autres "scientifiques durs" de près, armés d'équipements qui valent au bas mot 20.000 euros... A côté, nous, on fait les rigolos. Moi, mon matos, c'est des crayons de couleur et du papier blanc...

On part dans un lac au bord de l'Amazone, qui s'emplit et se désemplit au rythme des crues du fleuve (voir ici). Les hydrologues veulent comprendre comment le changement climatique peut changer les eaux, et notamment toute la biodiversité du lac. Des anthropologues vont chercher les vieux et leurs souvenirs pour voir si les gens sentent effectivement une différence depuis quelques années. Et nous, on est censé rassembler les deux pour faire des scénarios avec les agriculteurs... sacré défi! Heureusement, on a rencontré aujourd'hui une ONG qui travaille dans le coin, avec qui on est bien sur la même longueur d'onde. Et le syndicat des agriculteurs nous a proposé un guide, le secrétaire lui-même, qui connait les communautés du bord du lac comme sa poche. Ouf, on sort de l'autarcie des sciences dures, on va retrouver les réalités du terrain auxquelles je suis habituée, même si on va échanger le 4x4 par une barque à moteur.

La nuit va être courte, je tends mon hamac. Retour à la civilisation dans une semaine... à suivre...

 

 

 

Publié dans Sur le terrain

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S
J'attends impatiemment la suite de cette épisode de la descendante d'Indiana Jones!<br /> Elles sont bizarres tes photos? Ce sont de vieilles images que tu as prises en photo?
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